ces études auxquelles participe l'OFEFP-OFEV démontrent les effets des ondes - Pierre Dubochet

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Détérioration marquée du sommeil, désavantage des élèves de l'école proche de l'émetteur : ces études dont l'OFEV ne veut pas

© Pierre Dubochet, ing. radio
toxicologie des RNI
conflit d'intérêts : aucun avec cet article
20 mars 2020 (sur la page d'accueil)
mis en nouvelle page le 13 juin 2022
Preuve constante d’insomnie à 0,3 V/m - 0,94 V/m
Lecture : 3 min | 880 mots
Les antennes d'un émetteur prennent place sur un petit plateau entouré de collines à 2 km à l’est de Schwarzenburg, à une vingtaine de kilomètres au sud de Berne, en 1939. Au fil des décennies, le parc technique s'agrandit. Dans les années 1970, les habitants se plaignent de symptômes et de maladies qu'ils attribuent aux ondes. Par mandat de l’Office fédéral de l’Énergie, l’Institut de médecine sociale et préventive de l’université de Berne mène des études dans les années 1990.
Un certain nombre de personnes dans des zones exposées ou non exposées reçoit un «carnet de santé» dans lequel il est demandé de noter régulièrement les symptômes et la qualité de vie, durant dix jours. Par exemple, inscrire les maux de tête, les difficultés d’endormissement, les réveils nocturnes, etc.
Une première enquête avec des carnets de santé est réalisée entre le 17 août et le 30 septembre 1992, une seconde enquête avec des carnets de santé est menée entre le 5 et le 15 septembre 1993. Durant l'enquête de 1992, l’émetteur fonctionne en partie selon son programme de transmission régulier, et en partie selon un programme de transmission expérimental, inconnu de la population et des chercheurs. Durant l'enquête de 1993, toutes les émissions cessent durant trois jours.
En 1995, l'étude intitulée «Study on Health Effects of the Shortwave Transmitter Station of Schwarzenburg, Bern, Switzerland» est publiée sur 156 pages. Nous lisons:
1° «Il a été clairement démontré que l’émetteur est associé à une détérioration marquée de la qualité du sommeil du groupe de personnes le plus exposé, ce qui équivaut à une affection considérable du bien-être».
2° «La comparaison des taux de promotion cumulés des écoles primaires et secondaires a révélé un désavantage statistiquement significatif des élèves de l’école située à proximité de l’émetteur».
3° Dans la région de l'émetteur, «environ 16% de la population a poursuivi ses études au niveau secondaire ou à un niveau équivalent, ce qui est légèrement inférieur à la moyenne suisse» [24%].

«Il existe une preuve constante que l’insomnie et les douleurs articulaires étaient plus fréquentes dans la population exposée que dans les témoins [...] Les insomnies et les douleurs articulaires présentaient une relation dose-réponse même après correction en fonction de l’âge, du sexe, de l’attribution au danger potentiel de l’émetteur et de la période de temps passé dans le même foyer».

«Désavantage statistiquement significatif» des élèves exposés
Ma première pensée va aux élèves exposés, qui d'une part ont eu un taux de promotion cumulé plus faible et un «désavantage statistiquement significatif» en habitant à proximité de l’émetteur. De plus, un tiers de ces élèves a vu la fenêtre de son avenir professionnel —et donc son avenir tout court— être rétréci par l'exposition. Ces jeunes exposés ont été privés de la capacité ou de l'envie de poursuivre leurs études au niveau secondaire ou à un niveau équivalent. L'exposition à des ondes —émetteur radio, Wi-Fi, téléphonie mobile— a donc des effets irréversibles sur nos jeunes.
En 1999, l'OFEV (qui se nommait OFEFP) et qui avait collaboré à cette étude, rédigeait l'ORNI et fixait les valeurs limites d'exposition entre 4 et 6 V/m pour la téléphonie mobile, selon les fréquences (art. 64 ORNI). Obligée d'agir selon les principes de la scientificité et de la transparence, l'OFEV refuse pourtant de prendre en compte l'étude de Schwarzenburg, une des rares études suisses sur le sujet, en ces termes:
«N’a pas été pris en compte non plus le résultat de l’étude épidémiologique faite aux alentours de l’émetteur à ondes courtes de Schwarzenburg montrant que des perturbations du sommeil se multiplient à partir d’une exposition nocturne moyenne égale à environ 0,4 V/m» (p. 7 du Rapport explicatif ORNI de décembre 1999).   
Cela semble évident, mais il est néanmoins utile de rappeler qu'un émetteur radio est mis en service exclusivement pour modifier l’environnement électromagnétique en vue de servir l’intérêt économique de l’exploitant. Pour réduire la nuisance d'un émetteur radio, il suffit de limiter sa puissance. Exactement comme on choisit une ampoule LED de 8 W si une de 14 W éclaire trop.
De nombreux documents me confortent sur le fait que les employés de l'OFEV étaient conscients en 1999, en autorisant des champs de radiofréquences de 4 à 6 V/m dans nos maisons, dans nos écoles et dans nos lieux de vie en général, qu'une part de la population exposée allait souffrir notamment de détérioration marquée du sommeil et qu'une part des enfants exposés à des ondes radio seraient lésés à vie, puisqu’il n’est guère possible de contrecarrer ultérieurement les conséquences de résultats scolaires moins bons ou d’aptitudes professionnelles moins ambitieuses.
Ces publications complèteront utilement votre savoir :
Références:
  • Study on Health Effects of the Shortwave Transmitter Station of Schwarzenburg, Bern, Switzerland, 1995.
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