compteurs communicants : comment croire les compagnies d'électricité ? - Pierre Dubochet

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Compteurs communicants : les fabricants donnent des informations lacunaires et minimisent le risque

Les compteurs sont présentés comme «intelligents». L'intelligence se définit comme l'aptitude d’un être vivant à s’adapter à une situation nouvelle, à comprendre et à résoudre certaines difficultés, à donner un sens aux choses qui l’entourent, à agir avec discernement.

© Pierre Dubochet, ing. radio
toxicologie des RNI
23 mars 2017
mis à jour le 11 novembre 2019
Lieux de pose des compteurs
Note du 24.11.20 | Je reçois très peu d'informations au sujet de la pose des compteurs, qui se fait en "taches de léopard", pour rendre le déploiement imprévisible. Dès le mois de septembre, le groupe E installe des compteurs à Tafers/Tavel, à quelques kilomètres de Fribourg.
La majeure partie du temps, les propriétaires / locataires ne sont pas informés de la pose d'un compteur communicant.
              «Compteur intelligent»: le marketing veut rendre attrayant quelque chose qui ne l'est pas
               4 min 20 | 1310 mots
              Un compteur n'étant pas un être vivant, n'étant pas apte à comprendre, ne résolvant pas des problèmes, la locution «compteur intelligent» fait partie des non-sens que le marketing sait si bien inventer pour rendre attrayant quelque chose qui ne l'est pas.
              Ces compteurs sont en fait des centres de traitement de données et d'action.
              Le premier point que tout lecteur doit absolument intégrer : ne pas tenir pour vraies les affirmations des compagnies d’électricité. Leurs publications, si elles ne sont pas explicitement annoncées comme contractuelles, sont à prendre comme de simples vantardises publicitaires.
              Il devient de plus en plus difficile de faire la différence entre métaphore, hyperbole et mensonge.
              Dans la communication sur les produits, une rupture essentielle a lieu en 1980, avec une publicité pour Samsonite. On y voit des bulldozers jouer au football avec des valises Samsonite qui restent intactes.
              Une association de consommateurs, informée que nombre de valises ont en réalité été détruites durant le tournage, porte plainte. Elle perd le procès. La Cour de cassation est d’avis que le produit est de qualité et que «les destinataires de la publicité voient et perçoivent bien que la valise est ici utilisée dans des conditions étrangères à ses fins habituelles».
                          Maintenant, les annonceurs osent mentir
                          Considérer que la publicité Samsonite est mensongère reviendrait à nier le sens critique du spectateur, estime la Cour. À la suite de ce jugement, la pression des contrôleurs de la publicité se relâche. Dès lors, les annonceurs osent de plus en plus mentir.
                          Pas forcément quant au produit, mais sur les valeurs ou potentiels qu'il détiendrait. Il devient de plus en plus possible de diffuser des informations inexactes ou trompeuses sans que l'annonceur puisse être condamné.
                          Comme c’est le cas avec d’autres marchés, les communications faites sur les compteurs communicants comportent à dessein de nombreux mensonges, omissions et inexactitudes qui empêchent les citoyens d’avoir une information scientifique et loyale sur les risques sanitaires.
                          Quand on a bien étudié le dossier des compteurs communicants, on ne peut que constater qu'il y a un «bon côté» du compteur et un «mauvais côté». L'usager se trouve du «mauvais côté».
                          Jusqu'à présent, dans les documents qu'il m'a été donné de connaître, je n'ai objectivement pas constaté d'avantage qui justifie véritablement le passage d'un ancien compteur vers un compteur numérique. Les économies d'énergie observées dans les études sont temporaires (environ six mois).
                          En Suisse, le coût de l’introduction des nouveaux compteurs (Smart meters) et de l’infrastructure est estimé à un milliard de francs par la Confédération (Smart Metering 2012). La consommation propre des compteurs, si elle était généralisée, pourrait coûter jusqu’à 221 millions de francs entre 2015 et 2035, selon la même source.
                                      Le compteur émet une fois par jour... sauf...
                                      «Le compteur Linky est sollicité une fois par jour pour le télérelevé (collecte) des index de consommation. Cette transmission se fait entre minuit et six heures du matin et dure moins d’une minute», dit-on en France.
                                      Cette information est complétée d'un :«Il peut être également sollicité plusieurs fois par jour pour vérifier son bon fonctionnement ou pour d’autres tâches (téléopération par exemple) par le point relais extérieur.»
                                      Avec cette dernière phrase et quel qu'en soit le but, le fournisseur d'électricité s'arroge le droit le faire émettre des radiofréquences par le compteur au rythme qui lui convient.
                                      Une communication courte («ping» d’environ 140 ms) permet un contrôle de la liaison. Un compteur Linky répond en moyenne à l’interrogation du concentrateur toutes les dix minutes.
                                      Chaque compteur peut servir de relais entre un concentrateur et un compteur trop éloigné pour s'y connecter directement. La périodicité de l'échange compteur-concentrateur dépend donc de la taille de la grappe des compteurs et de la configuration du réseau.
                                      En Suisse, le comptage «calcule les courbes de charge avec une période de mesure de quinze minutes et les enregistre pendant au moins 60 jours» ( art. 8a ch. 2 OApEl - Ordonnance sur l'approvisionnement en électricité).

                                                  Le fournisseur d'électricité s'arroge le droit le faire émettre des radiofréquences par le compteur au rythme qui lui convient.

                                                  Les compteurs communicants ne présenteraient aucun danger
                                                  Des laboratoires affirment que les compteurs communicants ne présentraient aucun danger. Quels laboratoires? Quel est leur niveau d’indépendance?
                                                  Quel est le laboratoire qui communique au niveau national en Suisse ou en France sans conflit d’intérêts, en raison notamment de son financement ?
                                                  Je ne sais pas à qui l'on peut se fier concernant les caractéristiques des compteurs communicants.
                                                  Prétendre aujourd’hui à l’innocuité du rayonnement haute fréquence émis par les compteurs numériques est une phrase à prendre avec prudence, surtout quand les études sont présentées par les fournisseurs d’électricité.
                                                  Cela fait longtemps que les études de l’industrie sont faites par des employés dans un compromis psychologique qui leur empêche tout jugement scientifique.
                                                  Les industriels tiennent des discours embrouillés et volontairement trompeurs à dessein de créer des obstacles inutiles, de ralentir et de décourager celui qui tente de comprendre la vérité.
                                                  En France, le personnel affilié à l’ANSES souffre du fléau que représentent les conflits d’intérêts. Le personnel de l’ANSES ne démontre pas être une source fiable.
                                                  L’ANSES a produit des rapports incomplets sur les compteurs communicants lesquels ne permettent pas de tirer des conclusions scientifiques sur les risques.
                                                  Du reste, dans son rapport tronqué, l’ANSES ne conclut pas à une absence de risque, mais à une faible probabilité d’effets sanitaires à court ou long terme «dans la configuration de déploiement actuelle».
                                                  Un risque concret, c’est par exemple n’importe quelle maladie neurodégénérative après vingt ou trente ans d’exposition ; mais parfois moins de cinq ans. Comment accepter cela alors que le compteur mécanique est inoffensif?
                                                  Les mesures de champ pour déterminer le risque sanitaire se font logiquement en tenant compte de la situation la plus défavorable. Ce n'est pas le cas de cette mesure: le réseau n'est pas déployé.
                                                              '
                                                              Des durées d’exposition plus longues que celles initialement attendues
                                                              Le rapport du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) «met en évidence des durées d’exposition plus longues que celles initialement attendues.»
                                                              Or, l’exposition au au rayonnement non ionisant et la durée d’exposition sont deux facteurs déterminants du risque. C’est scientifiquement prouvé depuis les années 1970.
                                                              • Dire que les limites d'expositions officielles sont respectées n'a aucun sens. Les valeurs limites d'exposition protègent contre l'exposition à court terme. Il n'existe pas de valeur de protection pour l'exposition chronique. Le compteur communicant entraîne une exposition chronique.
                                                              Dans sa communication du 13 juin 2017, le Criirem attend la mise en place d’une commission invitant toutes les parties concernées pour produire enfin des documents fiables, grâce à la collaboration d’industriels et de représentants d’associations sans lien d’intérêts. La demande est pendante à l’ADEME.
                                                              Le dossier du SCENIR a fait l’objet d’une plainte collective auprès de la médiatrice européenne Emily O'Reilly, entre autres parce que le groupe d’experts est «quasi monolithiquement composé d’experts électrosceptiques mais encore, il est entaché de nombreux conflits d’intérêts constitués par des liens directs avec les milieux industriels» selon les plaignants.
                                                              L’exposition actuelle est sans comparaison possible avec l’exposition à venir, puisque le but avoué des compteurs communicants est de devenir le cœur domotique de la maison du futur («smart building»), qui recevra et transmettra en permanence des données sur tous les appareils électrodomestiques.
                                                              Cela rend les mesures de champ actuelles peu fiables.

                                                                          «L’exposition actuelle est sans comparaison possible avec l’exposition à venir, puisque le but avoué des compteurs communicants est de devenir le cœur domotique de la maison du futur, qui recevra et transmettra en permanence des données sur tous les appareils électrodomestiques.»

                                                                          Quelques preuves pour la France :
                                                                          • «L’installation des compteurs communicants bénéficiera à l’ensemble de la filière électrique» (signature convention EDRF-ADEME, 9 juillet 2015).
                                                                          • La finalité est d’obtenir un maximum de données, volume qui grandira sans cesse grâce à «une solution évolutive par mise à jour à distance (Over The Air)».
                                                                          • Un label officiel «Linky Ready» est à l’étude.
                                                                                      Ces publications complèteront utilement votre savoir :
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